Un groupe de policiers haïtiens a récemment proposé un plan d’urgence pour faire face au problème persistant de l’insécurité nationale, en particulier dans la zone métropolitaine du département de l’Ouest. Intitulé « Plan Ijans Sekirite Nasyonal », ce plan d’urgence a été présenté par l’inspecteur Sony Saintilus du CBIM.
Selon les explications de l’inspecteur Saintilus, le document fait état d’un plan de sécurité spécial, bien élaboré, capable de résoudre l’insécurité galopante à 50%, au moins. Il s’agit d’une mission qui prévoit le déploiement de 5300 policiers dans le département de l’Ouest et de 5616 autres dans les neuf autres départements du pays pour lutter contre l’insécurité qui gangrène le pays.
Pour garantir une direction efficace, 12 grands chefs du haut état-major seront nommés, dont le Directeur général de la Police et l’inspecteur général en chef. La mission comprendra également des membres de la DCPA, de la DCPJ, de la DCA, ainsi que 5 autres inspecteurs généraux et des commissaires répartis en commissaires de police, commissaires principaux et commissaires divisionnaires, accompagnés de 300 inspecteurs de police, principaux et divisionnaires, et finalement de 4948 agents de grade 1, 2, 3 et 4. Chaque département aura son propre directeur départemental à la tête de la mission, avec un minimum de 516 policiers déployés dans chacun d’entre eux.
L’objectif principal de la mission est de mener une vaste opération à travers tout le pays, en mettant un accent particulier sur la zone métropolitaine. Cette opération comprendra des points fixes, des patrouilles et des interventions 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cette mission porte également comme autres objectifs la fouille des véhicules, des motocyclettes et des individus suspects dans les zones d’intervention, l’arrestation des criminels et de leurs complices, ainsi que la confiscation de tout matériel illicite, outil ou arme trouvé en flagrant délit afin de ramener la paix sur le territoire national.
Pour des raisons de sécurité, les détails concernant le lieu et les heures de déploiement spécifique des policiers ne sont pas divulgués publiquement. Cependant, le plan prévoit la formation de 8 compagnies dans le département de l’Ouest, avec 32 groupes et 820 points fixes, dont 615 opérationnels 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il est précisé que le tour se fera chaque 8 heures. De plus, un groupe d’intervention spécial sera créé, composé de 120 brigades d’intervention, dont 90 seront en service quotidien 24 heures sur 24, similaire aux points fixes.
Les policiers travailleront 8 heures par jour et 5 jours par semaine, avec 2 jours de congé. Durant un de ces jours de congé, une partie sera consacrée à une formation continue de 4 à 8 heures, visant à accroître leur efficacité opérationnelle. Ce qui permettra à la mission d’être flexible dans sa durée, pouvant aller de 1 mois à 14 mois ou plus, selon les besoins.
L’inspecteur Saintil a également insisté sur l’impérieuse nécessité d’investir dans la formation et l’équipement des forces de police, affirmant que des ressources adéquates sont nécessaires pour garantir le succès de ce plan de sécurité nationale. De ce fait, le plan d’urgence inclut également une description détaillée des formations adéquates, des équipements et de leurs quantités nécessaires à la mise en œuvre de la mission.
La proposition de ce plan arrive dans un contexte où l’insécurité reste l’une des préoccupations majeures pour les citoyens du pays, affectant non seulement leur sécurité personnelle, le développement économique et social du pays dans son ensemble, mais limitant également leurs déplacements au niveau du territoire national. Selon l’inspecteur Sony Saintilus, ce plan d’urgence représente un pas important dans le combat pour restaurer la sécurité et l’ordre en Haïti. Avec une stratégie clairement définie, une utilisation judicieuse des ressources et un engagement continu de tous les acteurs impliqués, ce plan pourrait offrir une lueur d’espoir pour un avenir plus sûr et plus stable pour tous les Haïtiens. Bien que le plan suscite un peu plus d’espoir dans les esprits désirant voir aboutir la lutte contre l’insécurité en Haïti, certains observateurs font remarquer qu’une mise en œuvre réussie dépendra surtout d’une ferme volonté politique.